Thomas Stanley, universitaire, docteur et théoricien des affaires, écrivain et auteur du livre The Millionaire Next Door a fait des recherches sur les personnes riches pendant 42 ans et donne notamment ce conseil dans son livre : "Assurez-vous que vos enfants ne se rendront compte que vous êtes riche qu'après avoir établi un style de vie mature, discipliné et adulte."

Les enfants commencent à conscientiser l’argent vers l’âge de 3-4 ans, développeraient leurs habitudes liées à l’argent pour leur futur à l'âge de 7-9 ans (oui...) et auraient pleinement conscience des problématiques liées à l'argent dès l'âge de 12 ans.

Les Chinois ont un proverbe que vous connaissez peut-être : "la richesse ne passe pas trois générations". Une génération familiale construit la richesse. La génération suivante l’entretient. La troisième génération la consume.

Nous pensons souvent que les familles riches se transmettent leur argent d’une génération à l’autre de manière continue. Mais cela n’arrive presque jamais. Oui, c’est encore contre-intuitif. La plupart des familles qui étaient riches il y a 70 ans ne sont plus riches. La liste Forbes 400 des personnes les plus riches comprend en très grande majorité ceux qui sont riches de la première ou de la deuxième génération.

Voici ce qui se passe généralement. Une famille travaille dur pour se constituer un patrimoine. Une fois qu’ils l’ont acquis, ils ne veulent pas voir leurs enfants lutter. Malheureusement, ces derniers ne reconnaissent pas l’importance de cette lutte. Il a été montré que si vous ne laissez pas votre enfant souffrir un peu, vous augmentez les chances de l’affaiblir sur le plan financier. C’est d’ailleurs ce que font certains très riches comme Daniel Craig, Bill Gates ou encore Bernard Arnaud et Warren Buffett. Leurs enfants auraient été mis à l’épreuve pour leur faire comprendre la valeur du labeur pour générer de l’argent. Pour Buffett, nous verrons plus bas plus en détails !

Mais donc, en matière d’argent, la très grande majorité des riches (et même les personnes à revenu moyen) sabotent souvent financièrement leurs enfants. Lorsque nous pouvons nous permettre de payer l’intégralité des études de nos enfants, nous le faisons souvent. Qui ne le ferait pas ? Lorsque nous avons les moyens de leur acheter une voiture, de fournir un apport pour une maison ou de les aider à démarrer une entreprise, nous le faisons souvent aussi. Qui ne le ferait pas ? Néanmoins, ce que nous ne réalisons pas, selon les recherches de Thomas Stanley, c’est que nous les gênons plus que nous les aidons. Comme lors d'une séance de musculation nous devrions aider nos enfants à développer leurs propres muscles financiers.

Alors que pouvons-nous faire ? Par exemple, si on se base sur les recherches de Thomas Stanley, si votre enfant veut la dernière trottinette nouvelle génération, montrez-lui comment en trouver une d’occasion en ligne et apprenez-lui à négocier. Si elle a besoin d’entretien (changement de batterie etc...) enseignez-lui la mécanique de base. Si vos enfants veulent faire des études, faites-leur payer la moitié. Quand ils achèteront une voiture, apprenez-leur à en trouver une mais ils devront la payer.

Dans le livre de Roger Lowenstein (journaliste financier, universitaire et écrivain américain) "Buffett, The Making of an American Capitalist", nous apprenons que Warren Buffett a prêté de l'argent à son fils, Howard, pour acheter sa première voiture. Il a également facturé des intérêts. Il a fait la même chose quand Howard a voulu acheter de l'immobilier. Buffett a joué le rôle de la banque.

Thomas Stanley écrit aussi dans son livre : "Peu importe à quel point vous êtes riche, enseignez à vos enfants la discipline et la frugalité." Pour lui, leur permettre d'être fiers de leurs propres réalisations financières fera d'eux des personnes financièrement plus fortes et mieux adaptées. De telles leçons, cependant, ne devraient pas s'arrêter à l'enfance.

Thomas Stanley a étudié les dix professions les plus courantes qui attirent les enfants de parents riches. Il a constaté que les enfants adultes qui recevaient une aide financière de leurs parents se retrouvaient généralement avec des niveaux de richesse inférieurs à ceux qui ne recevaient pas une telle "aide".

Stanley a inventé le concept de "Economic Outpatient Care (EOC)" que l’on pourrait traduire par "Soins ambulatoires économiques". Le concept d'EOC se définit par "l'accord de subventions économiques de la part d'un parent aisé à un adulte pleinement capable".

Par exemple, les entrepreneurs dans la quarantaine et la cinquantaine qui ont reçu une aide financière de leurs parents, à l'âge adulte, se sont retrouvés avec 36 % de richesse en moins au cours de leurs années de revenus maximaux par rapport aux entrepreneurs qui n'ont pas reçu d'aide financière de leurs parents.

Les avocats qui, à l'âge adulte, ont reçu une aide financière avaient 38% de richesse en moins que les avocats qui n'en ont pas reçu.

Les comptables qui ont reçu des "soins ambulatoires économiques" à l'âge adulte avaient 43% de richesse en moins que leurs homologues professionnels qui n'ont pas reçu d'aide.

Les recherches de Thomas Stanley ont également révélé que les adultes qui ne recevaient pas d'argent de leurs parents investissaient plus d'argent.

Il est naturel pour les parents de penser : la vie est si dure, nous devons aider nos enfants. Mais c'est exactement pourquoi la richesse passe rarement trois générations. Et de nombreux parents à revenu moyen tombent dans le même piège. Ils veulent aussi que la vie soit plus facile pour leurs enfants. Ils ne veulent pas qu'ils se battent. Cependant, si nous ne donnons pas à nos enfants une chance de lutter (au moins un peu), nous les rendons "faibles" sur le plan économique selon Stanley.

Warren Buffett et Bernard Arnaud ne peuvent l'ignorer et le savent.