Demandez-vous, « pourquoi avez-vous pris cette décision ? » les réponses peuvent varier au début, en superficie. Mais finalement, quand vous continuez à creuser avec « Pourquoi ? » les réponses commencent à se ressembler. Nous faisons des choix basés sur la conviction qu'ils nous rendront heureux, confortables, sains, entiers ou en sécurité. En d'autres termes, nous sommes motivés par la satisfaction de vivre. Du bon sens n’est-il pas ?

Mais combien de fois avons-nous tort ? Daniel Kahneman (psychologue et lauréat du prix Nobel d'économie comportementale) fait l’observation que la plupart des gens ne savent pas ce qui les rend heureux. J'entends ce que vous pensez peut-être : « Cela ne s'applique pas à moi ! »

Malheureusement, cela s'applique à la plupart d'entre nous. Demandez à quelqu'un pourquoi il a acheté une nouvelle voiture, un nouvel iPhone, un nouveau sac à main, une nouvelle montre ou une maison plus grande. Si vous continuez à creuser avec « Pourquoi ? » ils vous diront qu'ils l'ont fait pour se sentir heureux, confortable ou en sécurité. En d'autres termes, ils sont motivés par la satisfaction de vivre.

Daniel Kahneman catégorise le bonheur en bonheur réfléchi (bonheur miroir) et bonheur expérientiel. Si nous demandons à quelqu'un : « Êtes-vous plus heureux de conduire cette nouvelle Porsche que de conduire une Toyota de 10 ans ? » ils diront presque certainement,  « Bien sûr ». C'est ce qu'on appelle le bonheur réfléchi. Il reflète ce que nous croyons.

Mais le bonheur expérientiel est bien plus réel. Il représente ce que nous ressentons, ce que nous vivons intérieurement. Et la recherche suggère que les acquisitions matérielles (qu'il s'agisse d'une nouvelle voiture ou d'une maison rénovée) n'augmentent presque jamais notre satisfaction de vivre [1].

La même chose peut être dite si nous sommes à la recherche de plus d'argent… jusqu’à un certain point.

Par exemple, une étude universitaire de Purdue [2] (université américaine dans l'Indiana) a révélé que la satisfaction à l'égard de la vie augmentait avec le revenu jusqu'à environ 105 000 $ par an, avant que celle-ci n'atteigne un plateau. Et la plupart des personnes qui gagnent plus de 160 000 $ par an déclarent des niveaux de satisfaction de vie inférieurs à ceux des personnes qui gagnent 90 000 $ par an.

Une étude universitaire de Warwick[3] (université anglaise), cependant, indique que le bonheur est relatif à ce que gagnent vos voisins. Si vous gagnez 105 000 $ par an mais que tous vos voisins gagnent 500 000 $ par an, alors votre « manque relatif » pourrait engendrer chez vous un FOMO (Fear of Missing Out ). Cela pourrait vous entraîner à contracter des dettes plus élevées (pour faire face aux achats de vos voisins) et il existe une forte corrélation entre les dettes et le malheur. L'étude de Warwick a également révélé qu'être un « gros poisson » dans une localité avec de plus  « gros poissons » que soi pouvait affecter négativement la santé d'une personne. Le sentiment de FOMO, selon les études, semblerait pouvoir attaquer nos cellules par le stress qu’il génère.

Daniel Kahneman a raison. Souvent, nous ne savons pas ce qui nous rendra heureux. Mais nous voulons tous réussir.

Le succès ne devrait pas être défini par le revenu, l'argent en banque, une meilleure voiture ou une meilleure carrière. Le succès devrait plutôt être défini par la satisfaction de vivre. Pour réussir, nous avons besoin des quatre piliers suivants selon Kahneman :

-       Des relations solides

-       Une pleine possession de notre santé

-       Un sens et des buts

-       Suffisamment d'argent pour couvrir nos besoins de base, un peu d'argent pour des expériences enrichissantes et d'économies pour notre avenir

Alors que retenir de tout ceci et pourquoi cet article ?

Investir plus, gagner plus ne vous rendra certainement pas plus heureux et n’augmentera pas votre satisfaction de vivre (jusqu’à un certain point selon les études, point étant au final assez vite atteignable avec nos professions). Donc pour cette année, relax et keep calm (ça protégera vos cellules), avancez à votre rythme, il n’y a pas le feu, on ne s’éparpille pas, on ne perd pas son énergie à rechercher toutes les combines les plus rentables qui existeraient, on avance petit à petit, buts par buts en essayant d’y lier du sens et… bienvenue dans le kiff ! 😊 C'est le chemin qui doit faire plaisir / rendre heureux et non la finalité.

Références :

  1. Weidman     AC, Dunn EW. The Unsung Benefits of Material Things: Material Purchases     Provide More Frequent Momentary Happiness Than Experiential Purchases.     Social Psychological and Personality Science. 2016;7(4):390-399.     doi:10.1177/1948550615619761
  2. Weidman     AC, Dunn EW. The Unsung Benefits of Material Things: Material Purchases     Provide More Frequent Momentary Happiness Than Experiential Purchases.     Social Psychological and Personality Science. 2016;7(4):390-399.     doi:10.1177/1948550615619761
  3. Boyce CJ, Brown GD, Moore SC. Money and     happiness: rank of income, not income, affects life satisfaction. Psychol     Sci. 2010 Apr;21(4):471-5. doi: 10.1177/0956797610362671. Epub 2010 Feb     18. PMID: 20424085.